A La Commune – Centre dramatique national
Petite salle
2 rue Édouard Poisson
93 300 Aubervilliers
Métro ligne 7, arrêt Aubervilliers-Pantin-Quatre Chemins
Programme
14h | Ouverture | Sylvie Blocher, Antoine Idier, Geoffroy de Lagasnerie
14h15 | Géographies de l’art et espaces publics | Marilyn Douala Manga Bell, directrice de Doual’art et du SUD2017 | Cécile Bourne-Farrell, curatrice | Marcelo Rezende, curateur
15h30 | Déplacements et dominations | Michel Agier, anthropologue | Françoise Vergès, politologue
17h10 | Comment dire, comment montrer | Clémentine Deliss, curatrice et historienne | Abdellah Taïa, écrivain
18h30 | Histoire, mémoires, silences | Sylvie Blocher, artiste | Manuel Domergue, historien
19h45 | Face à l’autre | Zanele Muholi, artiste (depuis Johannesburg) | Laurence Prat, artiste
Moving frontiers – Do and undo / Faire et défaire, plateforme expérimentale de recherche artistique, mobile et ouverte, est initiée par l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, en partenariat avec la Triennale SUD 2017 et le centre d’art Doual’art (Cameroun).
L’ENSAPC est située en banlieue nord-ouest de Paris. Sa position en périphérie, dégagée de toute idée de centre, ouvre à des questionnements, des écarts. Des pratiques expérimentales s’y activent, conscientes de la force de ce décentrement. Fidèle à cette histoire, à cette transversalité assumée, à cette approche critique des enjeux contemporains ainsi qu’à la place centrale accordée à l’expérimentation, « Moving frontiers – Do and undo / Faire et défaire » se propose d’interroger les problèmes des frontières et des territoires mais aussi de faire place aux problématiques contemporaines sur l’Afrique, la migration, la question coloniale et postcoloniale, etc. Le projet est de produire des imaginaires qui éprouvent pratiquement et théoriquement toutes les frontières que nous rencontrons quotidiennement et avec lesquelles nous devons tous composer, à l’intérieur de nos pratiques, mais surtout entre nos pratiques. Il s’agit ainsi de constituer un lieu de création de pratiques artistiques, théoriques et politiques radicales capables d’interroger notre époque.
Équipe artistique et théorique: Sylvie Blocher, Antoine Idier, Geoffroy de Lagasnerie.
Avec la participation de: Cécile Bourne-Farrell, Marilyn Douala Manga Bell, Hervé Yamguen et Hervé Youmbi.
Avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication (France), de la société BIC, de l’Institut Français du Cameroun à Douala et de la Cité internationale des arts (France). En collaboration avec l’Institut des beaux-arts de l’Université de Douala à Nkongsamba (Cameroun). Avec l’aide logistique du Cercle Kapsiki (Cameroun).
Michel Agier. Anthropologue, directeur de recherche de classe exceptionnelle à l’Institut de recherche pour le développement et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches portent sur les relations entre la mondialisation humaine, les conditions et lieux de l’exil, et la formation de nouveaux contextes urbains.
Cécile Bourne-Farrell. Après avoir travaillé sept ans à l’Arc/Musée d’art moderne, Cécile Bourne-Farrell organise des expositions et projets culturels pour des collectivités publiques et privées. Membre actif de l’Aica, CEA et de l’IKT, elle a récemment été invitée en résidence comme commissaire par IASPIS, à Stockholm, et de l’Institut Ramon Llull, de Barcelone et d’Arteleku à San Sebastian. Depuis septembre 2013, elle vit à Londres où elle a été invitée à collaborer à la mise en place de résidence d’artiste et d’une exposition « Traces of War », pour King’s College War Studies Department, sous la direction de recherche Profesor Vivienne Jabri. Elle est la commissaire invitée de la triennale SUD2017, Douala, Cameroun.
Sylvie Blocher est artiste. Elle vit à Saint-Denis. Depuis la série vidéo des «Living Pictures», 1991, son travail repose sur un «matériau humain, fragile et imprévisible, mais doué d’une présence extrême». Les participants rencontrés de part le monde sont invités à « partager l’autorité de l’artiste ». Son but est d’inviter des corps et des voix — ni regardés, ni entendus. Se confrontant aux imaginaires des Autres, Sylvie Blocher s’engage vers une « poétique de la relation » et invente une autre distribution des rôles et des mots. Elle questionne les identités, les genres, les couleurs de peau, les déterminismes et les codes de représentation dans un monde globalisé. Elle est professeur à l’École nationale supérieure d’arts de Paris Cergy.
Clémentine Deliss est curatrice et historienne culturelle. Elle a étudié l’art contemporain et l’anthropologie à Vienne, Paris et London, et a soutenu un doctorat à SOAS, School of Oriental and African Studies, Université de Londres. En 2015-2016, elle a été Senior Curator de la Fondation IDeA en Arménie, où elle est à l’origine du Dilijan Arts Observatory dans l’ancienne usine électrique “Impuls”. De 2010 à 2015, elle a dirigé le Weltkulturen Museum à Frankfort, développant un nouveau laboratoire de recherche avec lequel réactiver les collections ethnographiques. Elle travaille actuellement à une réflexion autour du futur du musée global en Asie du Sud-Est et co-curate une exposition pour la Galerie nationale, Hamburger Bahnhof à Berlin.
Marilyn Douala Manga Bell est directrice de Doual’art, centre d’art fondé en 1991 avec Didier Schaub, et de la Triennale SUD, Cameroun.
Manuel Domergue est directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, après avoir été journaliste, notamment au magazine Alternatives économiques. Il a publié aux éditions La Découverte avec le journaliste français Thomas Deltombe et l’historien camerounais Jacob Tatsitsa deux ouvrages consacrés à la guerre longtemps occultée menée par la France au Cameroun, avant et après l’indépendance de ce pays : Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (2011) et La Guerre du Cameroun. L’invention de la Françafrique (2016).
Antoine Idier est sociologue et directeur des études et de la recherche à l’École nationale supérieure d’arts de Paris- Cergy. Il vient de publier Les Vies de Guy Hocquenghem. Politique, sexualité, culture aux éditions Fayard (2017) et d’éditer Guy Hocquenghem, Un journal de rêve. Articles de presse (1971-1987) aux éditions Verticales (2017).
Geoffroy de Lagasnerie est philosophe et sociologue. Il est professeur à l’École nationale supérieure d’arts de Paris Cergy. Il vient de publier Penser dans un monde mauvais aux PUF (2017).
Zanele Muholi est une activiste visuelle. Elle est née à Umlazi et vit à Johannesburg. Elle est co-fondatrice du Forum pour l’Empowerment des Femmes – FEW en 2002, et a créé en 2009 Inkanyiso (www.inkanyiso.org) un forum de médias queer et d’activistes «visuelles». La mission auto-proclamée de Muholi est de « re-écrire une histoire visuelle trans et queer de l’Afrique du Sud pour faire connaître au monde notre résistance et existence à la lumière des crimes de haine en Afrique du Sud et haut delà ». Elle continue de former et de co-animer des ateliers de photographie pour les jeunes femmes dans les townships. Muholi a étudié la photographie à The Market Photo Workshop à Newtown, Johannesburg, et a obtenu en 2009 un Master en Beaux-Arts, MFA en Médias documentaires de wl’Université de Ryerson, Toronto, au Canada. Elle est professeure honoraire à l’Ecole des Beaux-Arts/ Hochschule für Künste Bremen, en Allemagne.
Laurence Prat est photographe. Elle travaille notamment pour de grandes entreprises du secteur de l’eau, au Cameroun, au Rwanda et au Sénégal. Ses voyages au Moyen-Orient et ses rencontres avec des artistes, femmes et hommes palestinien.nes, lui inspirent l’exposition Portrait / Autoportrait. Laurence Prat y révèle les personnes portraiturées en tant que sujets sous une lumière construite et précise. Dans Auteures/autrices, laurence Prat donne à voir, pour les inscrire dans l’histoire visuelle, des femmes écrivaines comme sujets de leur portrait, de leur représentation de soi, au-delà des lumières genrées auxquelles notre regard est si habitué. Dans Face à Face (2017) Laurence Prat entame une discussion visuelle avec l’activiste Zanele Muholi.
Marcelo Rezende (Brésil, 1968) est chercheur, critique et commissaire d’exposition. Il a été directeur du Musée d’art moderne de Bahia (2012-2015), directeur artistique de la 3ème Biennale de Bahia (2014) et faisait partie du groupe de commissaires de la 28ème Biennale de São Paulo (2008), parmi d’autres projets. Auteur du roman Arno Schmidt (2005), il est commissaire-associé du Museu do Mato (Bahia) et prépare au musée Johann Jacobs (Zurich) l’exposition Utopischer Beigeschmack (été, 2017). Il est le directeur de l’Archiv der Avantgarden (Dresde).
Abdellah Taïa est né en 1973 à Salé au Maroc, Abdellah Taïa est écrivain et cinéaste. Il vit aujourd’hui à Paris. Il est notamment l’auteur d’Une mélancolie arabe (Seuil, 2008), du Jour du Roi (Seuil, 2010, récompensé par le Prix de Flore), d’Un pays pour mourir (Seuil, 2015) et de Celui qui est digne d’être aimé (Seuil, 2017). Il a adapté pour le cinéma L’armée du Salut (Seuil, 2006), diffusé dans les salles en 2014. Ses romans sont traduits dans une dizaine de langues. Il est la première personnalité marocaine à avoir fait publiquement son coming out.
Françoise Vergès est titulaire de la chaire « Global South(s) » du Collège d’études mondiales de la Fondation Maison des sciences de l’homme. Après avoir exercé comme journaliste et éditrice dans le mouvement féministe en France, Françoise Vergès a obtenu un doctorat en Science Politique à l’Université de Berkeley, Californie (1995). Sa thèse Monsters and Revolutionaries. Colonial Family Romance est publiée par Duke University Press (1999). Depuis, elle a enseigné à Sussex University et au Goldsmiths College en Angleterre. Membre du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage en 2004 (Loi « Taubira » de 2001), elle en a été présidente de 2009 à 2012. Entre 2007 et 2010, elle a travaillé à un projet de musée postcolonial pour le XXIe siècle.