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Silver Lining est la première exposition monographique de Sarah-Anaïs Desbenoit, diplômée de l’École nationale supérieure de Paris-Cergy en 2020. En articulation avec l’exposition Night Stalker organisée au Fresnoy – studio national d’art contemporain à Tourcoing qui se déploie dans l’obscurité, Silver Lining fait miroiter l’ombre. Pensée spécifiquement pour le Centre d’art Ygrec-ENSAPC, l’exposition emprunte son titre à l’expression anglaise « every cloud has a silver lining » qui suggère que chaque nuage contient la promesse du soleil à venir. Baignant dans une atmosphère brumeuse, une vaste installation associe des éléments sculpturaux, lumineux et sonores. Ensemble, ils forment un paysage en mouvement, oscillant entre la miniature et l’échelle humaine. Une étendue d’eau se gonfle de larmes versées goutte à goutte, un train miniature circule sans destination, une roue de fête foraine greffée sur un moulin tourne dans la brume… Comme une sculpture ASMR* – destinée à nous bercer dans une forme d’hypnose – l’installation joue sur la répétition et l’altération progressive de nos sensations. Inspiré de souvenirs personnels, de panoramas cinématographiques et d’architectures réelles, ce paysage est avant tout une recomposition fantasmée, conçue pour faire naître un large faisceau de fictions. L’artiste propose ainsi un « conte architectural », dont la tonalité enfantine se teinte de mélancolie. En référence aux dioramas mais aussi à l’industrie du divertissement, qui, de la fête foraine au petit train, attire toutes les générations, Silver Lining est un théâtre sans acteur·rices, animé par des mécanismes qui tournent en boucle.

Née à Paris, Sarah-Anaïs Desbenoit sort diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Paris Cergy en 2020 avant d’intégrer le Fresnoy, studio national d’art contemporain à Tourcoing. Alimenté par des recherches au long cours – développées notamment lors d’une résidence à l’Oasis de Thigmert dans le désert marocain et d’un stage à la Villa Kujoyama au Japon – son travail porte sur les mécanismes d’apparition et de disparition des images et leur influence sur la mémoire et la cognition. Par la réalisation de miniatures mais également par l’usage de la vidéo, de la projection et du son, sa pratique se développe autour de la question de l’illusion, du désordre sublimé. En s’associant régulièrement à d’autres artistes, Sarah-Anaïs Desbenoit cultive une démarche collaborative. Mathilin Bernard, menuisier, Guillaume Stagnaro, programmateur et Octave Magescas, musicien et compositeur ont travaillé à ses côtés à la réalisation de Silver Lining.

*L’ASMR (de l’anglais autonomous sensory meridian response, que l’on peut traduire par « réponse sensorielle autonome culminante ») est une sensation agréable, de picotements ou frissons au niveau du crâne, du cuir chevelu ou des zones périphériques du corps, en réponse à un stimulus visuel, auditif, olfactif ou cognitif.

Image : Vue de l’exposition Silver Lining, 2023, Sarah-Anaïs Desbenoit, Centre d’Art Ygrec-ENSAPC, Aubervilliers. Photos : Sarah-Anaïs Desbenoit