Exposition collective au Centre d’art Ygrec-ENSAPC
Du 04.12.2024 au 18.01.2025
Vernissage samedi 30 novembre de 17h à 21h
Avec : Mathis Collins, Raphaël Delannoy, Léontine Deslandes, Sveva Diolaiti, Gral et Isadora Guzniczak.
Commissariat : Gral
Le Centre d’art Ygrec donne ses clés à un groupe d’artistes et étudiant·es issu·es de l’ENSAPC pour construire un projet de A à Z : iels assument à la fois la création de leurs œuvres, le commissariat, le montage et la médiation de l’exposition.
Celle-ci a pour origine un fait divers : au creux d’un arbre planté au milieu de la campagne anglaise du Worcestershire, le cadavre d’une femme est découvert un matin d’avril 1943. Bientôt, des graffitis anonymes apparaissent sur les murs du village voisin, répétant cette même question un siècle durant : « Who put Bella in the Wych Elm? » (Qui a mis Bella dans l’orme aux sorcières ?) Par le mystère qui les entoure et le contexte rural dans lequel elles se situent, ces inscriptions évoquent les possibilités horrifiques du folklore, point de départ d’une exploration que cette exposition se propose de faire à travers l’héritage artistique du cinéma d’épouvante. En effet, à défaut de pouvoir retrouver le meurtrier de Bella, les artistes qu’elle réunit se font l’écho de la charge transgressive du « folk horror », genre filmique fantasmant un retour au paganisme et confrontant nos sensibilités modernes à des communautés isolées aux curieuses croyances. Dès lors, les œuvres de cette exposition proposent un folklore sombre qui s’assume comme outil politique de provocation et de bouleversement, esquissant les paysages d’un nouveau système où la nature et les corps dansent sur les ruines du vieux monde.
Photo : David Buttery, « Who put Bella in the Witch Elm? » Graffiti sur l’obélisque de Wychbury, 2006, Worcestershire.
Mathis Collins
Né en 1986, vit et travaille à Paris.
Il est représenté par la galerie Crèvecoeur, Paris.
Mathis Collins a mené ses études d’art entre Cergy, Metz, Montréal et Bruxelles avant de participer à Open School East à Londres. Sculpteur et performeur franco-canadien, il organise des ateliers collectifs et des manifestations publiques autour d’objets ou de pratiques artisanales populaires et grotesques qui tentent de repenser les modes d’exposition des arts populaires. Les sujets et les matériaux explorés dans son œuvre vont de la récolte du chêne-liège à l’ornementation d’une bouteille d’alcool, du guéridon de café à la chaussure de clown, des bas-reliefs polychromes aux Poulbots de Paris, de la caricature du Second Empire aux méthodologies d’éducation artistique expérimentales contemporaines. Ses œuvres ont été montrées au Palais de Tokyo, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, à la Fondation Lafayette Anticipations, Paris, à la Friche Belle de Mai à Marseille, à la Rijksakademie d’Amsterdam, à 1m3 à Lausanne et à Longtang, Zürich.
Raphaël Delannoy
Né en 2001, vit et travaille à Paris.
Composée de sculptures et de vidéos, la pratique de Raphaël Delannoy aborde des univers flous où les symboles (personnages, lieux) issus des récits mythologiques traditionnels sont détournés, cherchant ainsi leurs connotations contemporaines. Au travers de figures tirées du folklore, de la mythologie ou des jeux vidéos, sa pratique propose des mises en scène où différents personnages se mêlent pour former de nouveaux récits, à mi-chemin entre la satire et le cadavre exquis. Son travail a été présenté à The Koppel Project à Londres, à l’espace Topic à Genève, à la Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, ou encore à Points communs, nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise. Il a étudié à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et étudie à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy.
Léontine Deslandes
Née en 2000, vit et travaille en région parisienne.
Sa démarche artistique s’inscrit dans la tradition de la peinture figurative. En partant de modèles photographiques inspirés de la vie quotidienne, d’images d’actualité ou d’images issues de son imagination, son processus pictural propose un questionnement autour de la représentation et des transformations plastiques qui lui sont inhérentes. De ce foisonnement d’images résulte un syncrétisme. L’artiste utilise l’image photographique comme source pour laisser libre court à son imagination technique et pour intensifier une forme de distanciation avec le réel. Ceci se fait par l’usage de pochoir, de couteau à peindre, de scotch, de coups de brosse irréguliers, d’un système d’empattement… Ce qui permet, selon l’artiste, une forme de contingence de son processus dont émane une dimension haptique.
Elle obtient son DNSEP en 2024 à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Ses peintures ont été exposées lors d’une sortie de résidence à la Villa Josa à Namur en 2023, et elle a participé à plusieurs expositions collectives, dont deux à la Nef de la Halle Roublot à Fontenay-sous-Bois en 2022. Elle expose actuellement à la Tour Orion à Montreuil, dans le cadre de l’exposition des diplômé·es de l’ENSAPC, La Roue de la Fortune.
Sveva Diolaiti
Née en 2001, vit et travaille en région parisienne.
Sveva Diolaiti travaille principalement avec la cire, qu’elle utilise pour agglomérer des objets liés au corps et aux soins dans ses installations. La cire, fondue et modelée, est l’un de ses matériaux privilégiés en raison de sa grande versatilité. Malléable, elle crée des liens fragiles, susceptibles de changer à chaque variation de température ou de manipulation. À travers la cire, elle explore la notion de mémoire, en ramassant les résidus de notre passage et en observant les traces laissées derrière nous. Elle cherche à comprendre, reconstruire et préserver des moments disparus, nous proposant d’interpréter des mémoires cachées dans la matière. Sveva Diolaiti est italienne et actuellement étudiante en quatrième année à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy.
Gral
Næ en 1998, vit et travaille en région parisienne.
Artiste-chercheur·euse, Gral explore les espaces de trouble présents dans nos systèmes normatifs, utilisant notamment le genre, la sexualité et la mise en scène de soi comme des outils de transgression et de reconstruction des représentations. Au travers d’une pratique de la photographie, de la performance et de la recherche académique, æl questionne le regard lui-même, ainsi que son rôle structurel dans nos imaginaires collectifs et le devenir de nos identités. Ses œuvres ont récemment été montrées au Sample (2023), au Centre d’art Ygrec (2022), ou encore à la Tour Orion (2024) et dans le cadre du parcours d’expositions Art au Centre à Liège (2025). Æl est aussi intervenu·e lors d’évènements scientifiques, à l’Université Panthéon-Sorbonne (2023), au campus de Paris de l’Université de New York (2023), à l’Université Rennes 2 (2024), ainsi qu’au Musée de l’Homme (2024). Ses recherches ont été publiées dans plusieurs revues. Gral est diplomæ de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 2024 et de l’Université Panthéon-Sorbonne en 2021.
Isadora Guzniczak
Née en 2001, vit et travaille en région parisienne.
À travers une pratique plastique et numérique, Isadora Guzniczak s’inspire pour ses recherches des archétypes, du folklore, des représentations de l’identité et des mythes. Reprenant des objets tirés de son intimité et des représentations symboliques, elle complexifie des formes artisanales, faisant se rencontrer de nouvelles technologies et des gestes rituels. Elle crée ainsi des sculptures, bijoux et fétiches hybrides où se rencontrent le bestial et le funèbre. Son travail artistique se déploie aussi à travers les médiums de l’écriture, de l’installation et de la performance. Elle a obtenu son DNSEP à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 2024.