SIMON BERGALA TODAS LAS IDIOMAS EN RELACION
Exposition du 16 janvier 2021 au 30 janvier 2021
En collaboration avec Joy, un projet initié et porté par Morgan Courtois et Marie-Laure Lapeyrère
Sur rendez-vous : ygrec@ensapc.fr
Du mercredi au samedi, 13h-18h
Ygrec
29 rue Henri Barbusse
93300 Aubervilliers
tel : +33 (0) 6 28 79 04 82
Visible sur le panneau publicitaire de Joy
du 1er au 30 janvier 2021
124, rue Henri Barbusse
93300 Aubervilliers
Simon Bergala
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Joy, projet créée par Morgan Courtois et Marie-Laure Lapeyrère en mai 2020, s’empare d’un panneau publicitaire à Aubervilliers et invite mensuellement un.e artiste à produire une affiche de 4×3 m. Né au terme du premier confinement, Joy est une alternative à la fermeture des lieux d’exposition, autant qu’une volonté de transformation poétique de l’espace urbain. Déplaçant dans la rue des propositions artistiques pensées pour cet environnement, Joy éprouve la résistance des oeuvres hors contexte institutionnel. Les œuvres ainsi affichées interrogent leur propre statut autant qu’elles s’adressent fortuitement aux riverains.
Pour la cinquième édition, Simon Bergala déploie une série de collages qui re-configurent des éléments récurrents : végétaux, fragments de tissus et de peinture.
Tandis qu’un premier assemblage vient se greffer à une vue de la rue prise aux abords du panneau, d’autres versions sont peintes sur des vêtements tendus sur châssis. Ces peintures sont accrochées dans l’une des vitrines d’Ygrec – centre d’art de l’ENSAPC, elles seront amenées à sortir pour se déplacer dans les rues de la ville.
Ces peintures sur vêtements comportent dans leur structure cette double possibilité, celle d’être accrochée au mur comme un tableau et celle d’être portée. Dans chacune des situations, l’autre possibilité reste visible, accroché au mur le vêtement tombe autour du châssis, la veste ou le sweat- shirt quand il est porté est déformé par le châssis désignant ainsi l’endroit qui accueille la peinture.
Pendant le temps de leur exposition, les peintures passent successivement d’une situation à l’autre, accrochées aux murs et liées à la fixité de l’architecture dans la vitrine d’Ygrec, elles sont par moments décrochées, quittant le mur pour être portées. Elles se retrouvent alors en mouvement dans la ville, l’espace publique.
Joy a été pensé comme une présence artistique dans l’espace extérieur durant cette période de fermeture de nombreux lieux d’expositions. Par ces positions successives dans l’espace, les peintures de Simon Bergala questionnent la relation et les continuités entre l’espace d’exposition et l’espace publique, la position de la peinture de la fixité de l’architecture au mouvement.
Le travail de Simon Bergala pense la ville comme un espace de mise en relation d’histoires et de perceptions avec les moyens plastiques de la peinture.
Chaque peinture fonctionne comme un collage, procède à la mise en relation d’espaces hétérogènes, fragmentaires, qui se condensent pour créer chaque fois de nouveaux agencements imprévisibles. Dès que la peinture est accrochée au mur ou décrochée pour être portée, elle change d’orientation, le haut devient le bas, ou la hauteur verticale devient longueur horizontale.
Il s’agirait comme le pense le poète et philosophe Édouard Glissant, de pouvoir concevoir l’espace
comme une totalité mais en acceptant que cette totalité (ce réel) est faite d’une multitude de pointe de vue, de leurs relations comme de leurs discontinuités, irréductibles à une orientation unique ou à une seule perspective.
Un motif végétal marque les orientations multiples de cet espace, il est inspiré du Juniper Torulosa, un genévrier dont chaque branche de forme conique s’enroule sur elle-même pour se développer dans une direction imprévisible.