Futures récoltes
Marie Ouazzani & Nicolas Carrier
Ouverture le 13 février 2021 de 11h à 17h30
Exposition jusqu’au 10 avril sur rendez-vous du mercredi au samedi de 13h à 17h30
Réservation: ygrec@ensapc.fr
Marie Ouazzani et Nicolas Carrier investissent les deux vitrines d’Ygrec-ENSAPC avec, dans l’une d’elles, une installation intitulée Goût métal composée de bouquets, images et infusions. Les infusions à boire (et dont la présentation fait sculpture), laissent entrevoir incidemment l’avènement d’un paysage d’Aubervilliers situé dans le futur — chaque recette étant le produit de cohabitations imaginaires entre des plantes locales existant réellement et d’autres dont la crise climatique aurait permis l’acclimatation — elles renvoient également la ville à son passé maraîcher et industriel tout en soulignant sa dimension de territoire d’accueil. Dans la seconde vitrine, les artistes présentent deux vidéos extraites d’un projet plus vaste intitulé Extra tropical. Ce projet réunit plusieurs courtes vidéos réalisées dans des villes portuaires européennes, comme on composerait un herbier, chaque vidéo évoquant, au travers d’une plante tropicale spécifique, l’histoire d’une ville. Les parcours migratoires des plantes présentées nous racontent l’histoire coloniale et industrielle de l’Europe et son incidence sur le changement climatique actuel, tout en permettant d’envisager leurs capacités de résistance à ce bouleversement global.
Marie Ouazzani & Nicolas Carrier
Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art – Villa Arson à Nice, Marie Ouazzani est née en 1991 à Lille. Diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy et d’un DEA de Cinéma à La Sorbonne Nouvelle, Nicolas Carrier est né en 1981 à Brive. Travaillant et vivant ensemble depuis 2015, ils ont suivi le post-diplôme Offshore à Shanghai et séjourné dans de nombreuses résidences en France et à l’étranger (Portugal, Jordanie, Corée du Sud et Chine). Marie Ouazzani & Nicolas Carrier explorent les territoires urbains en mutation (périphéries, banlieues, interstices) et inventent des fictions qui envisagent l’impact du changement climatique en cours sur leurs habitants. Dans leur travail, architectures, plantes, fleurs, animaux, humains, fantômes, se maintiennent dans un équilibre où tout est interconnecté et où toute action à un impact sur les autres éléments. Leurs vidéos et installations mêlent érudition et invention afin d’offrir de nouvelles formes de résistance à l’urbanisation et de repenser notre façon d’habiter la planète. Les deux artistes conçoivent également des infusions dont les recettes sont élaborées à partir de plantes choisies, en se basant sur les spécificités, l’histoire, les mythes et légendes d’un territoire ; elles sont ensuite offertes aux visiteurs sous la forme d’installations et de performances. Leur travail a notamment été présenté en 2015 à Darat al Funun (Amman), en 2016 au 61e Salon de Montrouge, en 2017 aux centres d’art de la Villa Arson (Nice) et au 3 bis f (Aix-en-Provence), à la 5e Biennale d’Odessa (Ukraine) et à Glassbox (Paris), en 2018 à La Gaîté Lyrique (Paris) et à HKW (Berlin), en 2019 à Mains d’Oeuvres (Saint-Ouen), à la 2e Biennale de Lagos (Nigeria) et Catalyst Arts (Belfast), en 2020 au CAC Passerelle (Brest) et à Manifesta 13 (Marseille). En 2018, ils ont reçu la bourse FoRTE de la région Île-de-France et en 2020, le Soutien à un projet artistique du CNAP et l’Aide au développement du DICRéAM (CNC).