Laura Porter s’intéresse à la manière dont les économies de production génèrent de la valeur. Ses installations et sculptures, conçues comme des dessins, fonctionnent par relais, chaque travail se greffant au suivant par incréments.
Laura Porter, née en 1979 à la Nouvelle Orléans (Louisiane, USA), est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy. Elle est actuellement doctorante aux Beaux Arts de Paris dans le cadre du programme SACRe-PSL. Laura Porter a exposé en France et à l’étranger, notamment au Centre Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, au Centre Georges Pompidou, à la galerie Ygrec, à la Cité Internationale des Arts et à la Bandjoun Station au Cameroun. Elle a récemment participé aux expositions collectives « New Babylon » et « Hard Flowers » à la Galerie Escougnou-Cetraro (Paris) et « Meet Me on the Beach », à La Couleuvre (St. Ouen). Elle vient de terminer une résidence à la Kyoto City University of Arts au Japon et présente son exposition personnelle à la Galerie Escougnou-Cetraro en septembre 2016. Au printemps 2017, elle participera à l’exposition « Self-Organization, DIY Practices » (commissariat : Antonio Ortega) à la Fondation Miro à Barcelone, en Espagne.
Laura Porter s’intéresse à la manière dont les économies de production génèrent de la valeur. Ses installations et sculptures, conçues comme des dessins, fonctionnent par relais, chaque travail se greffant au suivant par incréments.
Les installations et sculptures de Laura Porter sont composées d’éléments simples dont les répétitions désintéressées s’allient parfois aux traits menaçants d’une figure. Elles emploient un style similaire à celui de « court-circuit » qui caractérise selon Freud le mot d’esprit, à travers lequel « la pensée cherche un déguisement spirituel, parce que, grâce à lui, elle se recommande à notre attention et peut nous sembler d’une importance et d’une valeur plus grandes, mais avant tout parce que cet habit soudoie et embrouille notre raison critique ».
Laura Porter est originaire de la Nouvelle-Orléans. Plusieurs éléments de sa culture se retrouvent dans son travail : le tri des bons de réduction ; les chars de Mardi Gras ; les doubloons, monnaie de pacotille semblable aux jetons de casino… Mais ce sont surtout les haricots rouges, « incréments » interchangeables et combinatoires, qui reviennent régulièrement dans ses œuvres.
The Future of Dry, (Le Futur du Sec) première exposition personnelle de Laura Porter à la galerie Escougnou-Cetraro, s’ouvre sur des images tirées d’une brochure distribuée à des sujets dans le cadre d’études scientifiques visant à quantifier leur consommation de graisse à partir de standards de mesure. Outre des figures schématiques numérotées, on y trouve notamment des représentations abstraites d’« amas » (mounds) de différentes tailles. Elle a choisi de reprendre ces figures et de les marier à d’autres quantifications, comme une pièce de monnaie-étalon permettant d’évaluer la taille réelle de plantes sur des photographies (Penny Perspective) ou un fauteuil divisé en boudins (Like Farming). Les installations, sculptures et vidéos qui composent The Future of Dry tiennent quelque chose du camouflage, entendu à la fois comme mimétisme (dans les produits industriels et les aliments), et comme stratégie du joueur, du parieur. Las empilement de couches, support des êtres et des choses, le sol en est la surface principale, et le générateur des richesses.
Valentin Lewandowski