Etudier à l'ENSAPC

CO-

François Aubart
Partenaires : Master Sciences et Techniques de l’exposition (Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne) et le Palais de Tokyo.

L’art est souvent considéré comme une forme d’expression personnelle, cela lui garantirait son originalité. Les pratiques collectives ont toujours représenté une alternative à cette individualisation. Les raisons pour travailler à plusieurs sont nombreuses. Elles peuvent être pratiques, permettant de partager le temps, les tâches et les compétences. Elles peuvent être politiques, ouvrant la porte à des modes d’organisation déhiérarchisés, moins contrôlés, moins normés. Elles peuvent être sociales, considérant que c’est l’activité du groupe elle-même qui est vecteur d’émancipation. Évidemment, il y a autant de raisons de travailler collectivement qu’il y a d’initiatives collectives.

Cette ligne de recherche sera l’occasion d’en découvrir quelques-unes ainsi que leurs motivations. Organisée en partenariat avec le Master Sciences et Techniques de l’exposition (Universié Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et le Palais de Tokyo, elle permettra aussi de voir comment ces questions traversent les pratiques curatoriales et, selon les directions que prendront nos échanges, d’élaborer un projet ensemble.

GÉNÉALOGIE DU CYBORG

Christian Merlhiot et Corinne le Neün
Invité : Donatien Aubert

Les imaginaires contemporains sont lestés par des mythologies technologiques qui orientent les développements de la recherche scientifique mais aussi les délibérations publiques. Parmi les êtres promulgués par les récits technoscientifiques s’est imposé la figure du cyborg. L’« organisme cybernétique » conçu primitivement par Manfred Clynes et Nathan S. Kline comme l’agent déterminant de la conquête spatiale dans le cadre de la guerre froide, allait bientôt être réinventé par Donna Haraway comme modèle de dépassement et d’émancipation féministe. La figure du cyborg, supposant l’appariement du corps humain à des dispositifs technologiques, est tributaire de ce double héritage, paramilitaire et libertaire, qui en fait un personnage ambigu de l’imaginaire science-fictionnel.

Ce cours / séminaire / ligne de recherche aura pour but de retracer sa généalogie et d’interroger ses diverses incarnations, littéraires, cinématographiques et artistiques, dans les deux pays qui ont contribué à en faire une figure fictionnelle de premier plan : les États-Unis et le Japon. Le cours invitera les étudiant·es à présenter de façon analytique et critique des oeuvres des deux pays incorporant la figure du cyborg. Ces discussions seront encadrées au sein d’une réflexion plus générale sur l’histoire de la cybernétique (née aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale) puis de sa réception et de sa réinvention au Japon. Le cours retracera les influences complexes entre les deux pays de part et d’autre du Pacifique en se focalisant sur trois périodes : la cybernétique et l’être atomique ; la culture cyberpunk ; la virtualisation. Nous croiserons notamment les analyses d’oeuvres emblématiques comme Blade Runner, Akira, Ghost in the Shell, Tetsuo, Matrix, Paprika, etc.

LES ICONOPHAGES

Nicolas Charbonnier et Corinne le Neün

Cette proposition inédite est conçue en partenariat entre l’atelier son et le séminaire d’histoire de l’art. Il s’agit d’explorer ensemble, lors de ce premier semestre, la thématique passionnante de « l’image mangée » dont l’historien d’art Jérémie Koering a recensé toutes les occurrences.

« Manger ou boire des images… quelle drôle d’idée ! Et pourtant, depuis l’Antiquité, on n’a cessé de se repaître de fresques, d’icônes, de sculptures, de gravures, d’hosties estampées, de gaufres héraldiques, de représentations en massepain ou de mets sculptés… Spécifiquement produits pour être consommés ou détournés de leur destination première pour être ingérés, ces artéfacts figuratifs ont non seulement pu être regardés, mais encore incorporés sous forme solide ou liquide. Mais comment expliquer pareille attitude à leur égard ? Pourquoi prendre en soi une image, au risque de la détruire, plutôt que de la contempler à distance, sagement ? Quels imaginaires traversent ces désirs d’incorporation ? Quelles sont les configurations visuelles offertes à la bouche et quels en sont les effets ? Quelles fonctions thérapeutiques, religieuses, symboliques ou sociales peut-on attribuer à cette forme de relation iconique ? Voilà quelques-unes des questions à partir desquelles cette enquête sur l’iconophagie se déploie ».

Jérémie Koering est Professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Fribourg, ses travaux portent à la fois sur l’art de la Renaissance dans ses dimensions politique, anthropologique et poïétique, et sur l’épistémologie de l’histoire de l’art. Il propose d’analyser les enjeux culturels et les imaginaires qui traversent l’ingestion des images. Tout en s’inscrivant dans le champ de l’histoire de l’art et de l’anthropologie, ses recherches ouvrent un pan encore inexploré. Cette thématique s’élargira bien sur aux pratiques artistiques contemporaines.

Cet enseignement prendra la forme de podcasts qui seront diffusés à un rythme régulier sur le Drive.

PRATIQUES ARTISTIQUES CONTEMPORAINES : REGARDS CROISÉS ENTRE ART ET SCIENCES SOCIALES

Nicola Lo Calzo, Kathryn Weir

L’ENSAPC et Sciences-Po Saint-Germain proposent un enseignement commun dont l’objectif est de mêler approche théorique et approche artistique aux enjeux politiques et sociaux contemporains. D’une durée de 24 heures (quatre fois 4 heures et une journée de laboratoire finale) et destiné à des étudiant·es en arts et à des étudiant·es en science politique, ce séminaire croise des regards en associant sciences sociales et pratiques artistiques. Le semestre sera organisé autour de différentes problématiques, pour élargir le champ des réflexions et les perspectives – parfois divergentes – sur des idées et questions clés de notre époque par l’oeillet des pratiques artistiques contemporaines. Seront abordés les concepts des savoirs situés, de la recherche artistique et la collaboration interdisciplinaire, des géographies et histoires élargies de l’art et du tournant éducatif dans l’art et les pédagogies horizontales. Seront également abordés les questions du récit, de la mémoire individuelle et collective, du scénario et de la spéculation, dans la pratique artistique et dans les sciences sociales. Des intervenant·es qui élaborent une pensée critique au sein des sciences sociales, ainsi que des intervenant·es du monde de l’art et du milieu associatif et militant, seront invité·es.

À la différence des cours exclusivement théoriques, dans ce séminaire les dimensions de pratique, de dialogue et d’expérimentation collaborative seront fondamentales. Les étudiant·es, associé·es en petits collectifs mêlant étudiant·es en art et en science politique, mettront en œuvre des pratiques interdisciplinaires, entre recherches théoriques, pensée critique et expérimentations artistiques. L’apprentissage d’outils et de stratégies de la recherche artistique sera fondamental.

TERRAIN VAGUE

Éric Maillet
Partenaires : Laboratoire ETIS (Université CY), ENSEA – Ecole Nationale Supérieure de l’Electronique et de ses Applications (Université CY), Fablab LABBOITE

Cette ligne de recherche/ARC veut explorer et accompagner des mises en oeuvre artistiques et théoriques autour de l’art urbain et de la notion de parcours, en lien avec les outils numériques et cartographiques. La notion de projet y est centrale, elle constitue le fondement de la recherche. Des apports théoriques viendront étayer les réalisations des participant·es.

Cette ligne de recherche est donc l’endroit idéal si vous souhaitez développer des projets explorant l’espace urbain, en y questionnant et en développant des dispositifs numériques. Elle ne nécessite pas de prérequis techniques (même si un minimum d’intérêt pour ces outils est préférable), mais attend de vous un désir de questionner l’espace public et d’y inscrire une ou des propositions.

Cette ligne de recherche / ARC est menée dans le cadre du Laboratoire ETIS à CY et à l’ENSEA, par Lilyana Petrova (théoricienne et artiste en Digital Humanities), Sylvain Reynal (Chercheur, théoricien, artiste) et Eric Maillet.