UNE FOIS LA POUSSIÈRE RETOMBÉE : ARTISTES VIETNAMIEN.NE.S ET LA PHOTOGRAPHIE
Journée doctorale de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, ENSAPC
24 juin 2022
13H30-19H
INHA, Institut national d’histoire de l’art, salle Walter Benjamin
Sous la direction de Jacqueline Hoàng Nguyễn
Artiste, doctorante au KTD programme: Art, Technology and Design – Konstfack et The Royal Institute of Technology, KTH (Suède), en échange Erasmus à l’ENSAPC
PRESENTATION
Le 8 juin 1972, un nuage de fumée noire s’élevait dans le ciel clair, couvrant la vision du village de Trảng Bàng à l’horizon. La communauté rurale venait d’être frappée par une bombe au Napalm. Au premier plan de la photographie, une petite fille courait pieds nus sur une route bétonnée. Ce cliché ébranla le monde occidental en ce qu’il témoignait des effroyables répercussions de la guerre sur les civil.e.s. Alors que les Vietnamien.ne.s tentaient de fuir, sans savoir si l’objectif dont ils.elles étaient la cible serait celui d’une arme ou d’un appareil photo, les notions de foyer, d’origine et de lien familial volèrent en éclat.
L’intimité du foyer familial est devenu le réceptacle de la retransmission photojournalistique d’une guerre, qualifiée par l’écrivain américain Michael J. Arlen de « guerre de salon» (the living-room war). Mais qu’en était-il alors de la production photographique réalisée par les Vietnamien.ne.s eux.elles-mêmes ?
Plus largement, qu’est-il advenu des corpus photographiques contemporains de l’Indépendance, mais aussi des productions réalisées dans le quotidien et au sein des familles vietnamiennes, durant la période coloniale ?
La journée d’étude Une fois la poussière retombée : artistes vietnamien.ne.s et la photographie interroge les destins de la photographie vernaculaire et les manières dont les artistes, notamment issu.e.s de la diaspora, ont employé ces images comme sources dans leur travail. En rassemblant artistes et chercheur.euse.s autour de ces questions, il s’agira de participer à une histoire de la photographie au Vietnam pour interroger, notamment à la lueur des études postcoloniales, les reconfigurations possibles de la mémoire et des récits historiques, individuels et collectifs, à partir de ces pratiques.