Ibai Hernandorena, NML et Mickey Pujolar Leray« Futures récoltes »
Marie Ouazzani & Nicolas Carrier
Expositions du 13 février au 10 avril 2021 uniquement sur rendez-vous
Réservation: ygrec@ensapc.fr
« Where Do We go From Here » réunit dans une exposition le regard de trois artistes dont les protocoles de création sont nourris par les spécificités économiques, sociales et architecturales du paysage dans lequel ils interviennent. Ibai Hernandorena réalise une peinture murale associée à un lexique d’objets collectés dans la ville d’Aubervilliers et une sculpture-mobilier-paysage s’adaptant à différents usages. Conçu pour jouer le rôle d’une sculpture-installation et d’un espace de rencontres et d’interactions, l’ensemble remet en cause l’idée d’un paysage privilégiant la frontalité, le point de vue unique et la contemplation aux détriments du vivre ensemble. NML est quant à elle partie à la rencontre d’Albertivillarien.e.s en parcourant les nouvelles copropriétés, anciennes maisons de villes et cités historiques. Les fragments de vie qu’elle y a recueillis emplissent l’espace du centre d’art, matérialisant une parole peu audible et qui vient qualifier le rapport entretenu à cette ville singulière au 103 langues et multiples nationalités. L’artiste présente également une vidéo réalisée en 2019 intitulée « L’oeil » et qui s’inscrit dans un questionnement plus vaste quant aux fragilités des sociétés multiculturelles. Enfin, Mickey Pujolar Leray propose une installation pénétrable intitulée Vegetalism#1 accompagnée d’une pièce sonore. Composée de colonnes faites de papier lacéré et encré puis arraché, faisant écho à la disparition programmée des platanes du square de la Maladrerie, l’installation évoque plus largement une végétation qui peine à résister à la modernisation accélérée de la ville d’Aubervilliers.
En s’appuyant sur la richesse et la diversité culturelle d’Aubervilliers mais aussi sur ses mutations en cours, « Where Do We Go From Here » vise à transformer l’espace d’exposition en un lieu de reconnexion : à soi-même, aux autres et à l’espace urbain tel qu’il existe. Différentes actions – projection, dégustation, workshop, présentation de recherche et débat – seront menées auprès des publics, comme autant d’invitations à repenser, dans la ville même, notre rapport à l’avenir immédiat.
Marie Ouazzani et Nicolas Carrier investissent les deux vitrines d’Ygrec-ENSAPC avec, dans l’une d’elles, une installation intitulée Goût métal composée de bouquets, images et infusions. Les infusions à boire (et dont la présentation fait sculpture), laissent entrevoir incidemment l’avènement d’un paysage d’Aubervilliers situé dans le futur — chaque recette étant le produit de cohabitations imaginaires entre des plantes locales existant réellement et d’autres dont la crise climatique aurait permis l’acclimatation — elles renvoient également la ville à son passé maraîcher et industriel tout en soulignant sa dimension de territoire d’accueil. Dans la seconde vitrine, les artistes présentent deux vidéos extraites d’un projet plus vaste intitulé Extra tropical. Ce projet réunit plusieurs courtes vidéos réalisées dans des villes portuaires européennes, comme on composerait un herbier, chaque vidéo évoquant, au travers d’une plante tropicale spécifique, l’histoire d’une ville. Les parcours migratoires des plantes présentées nous racontent l’histoire coloniale et industrielle de l’Europe et son incidence sur le changement climatique actuel, tout en permettant d’envisager leurs capacités de résistance à ce bouleversement global.
Y G R E C – E N S A P C
29 RUE HENRI BARBUSSE
93300 Aubervilliers
ygrec@ensapc.fr