Where Do We Go From Here
Ibai Hernandorena, NML et Mickey Pujolar Leray
Ouverture le 13 février 2021 de 11h à 17h30
Exposition jusqu’au 10 avril
Sur rendez-vous du mercredi au samedi de 13h à 17h30
Réservation: ygrec@ensapc.fr
Where Do We go From Here réunit dans une exposition le regard de trois artistes dont les protocoles de création sont nourris par les spécificités économiques, sociales et architecturales du paysage dans lequel ils interviennent.
Ibai Hernandorena réalise une peinture murale associée à un lexique d’objets collectés dans la ville d’Aubervilliers et une sculpture-mobilier-paysage s’adaptant à différents usages. Conçu pour jouer le rôle d’une sculpture-installation et d’un espace de rencontres et d’interactions, l’ensemble remet en cause l’idée d’un paysage privilégiant la frontalité, le point de vue unique et la contemplation aux détriments du vivre ensemble. NML est quant à elle partie à la rencontre d’Albertivillarien.e.s en parcourant les nouvelles copropriétés, anciennes maisons de villes et cités historiques. Les fragments de vie qu’elle y a recueillis emplissent l’espace du centre d’art, matérialisant une parole peu audible et qui vient qualifier le rapport entretenu à cette ville singulière au 103 langues et multiples nationalités. L’artiste présente également une vidéo réalisée en 2019 intitulée « L’œil » et qui s’inscrit dans un questionnement plus vaste quant aux fragilités des sociétés multiculturelles. Enfin, Mickey Pujolar Leray propose une installation pénétrable intitulée Vegetalism#1 accompagnée d’une pièce sonore. Composée de colonnes faites de papier lacéré et encré puis arraché, faisant écho à la disparition programmée des platanes du square de la Maladrerie, l’installation évoque plus largement une végétation qui peine à résister à la modernisation accélérée de la ville d’Aubervilliers.
En s’appuyant sur la richesse et la diversité culturelle d’Aubervilliers mais aussi sur ses mutations en cours, Where Do We Go From Here vise à transformer l’espace d’exposition en un lieu de reconnexion : à soi-même, aux autres et à l’espace urbain tel qu’il existe. Différentes actions – projection, dégustation, workshop, présentation de recherche et débat – seront menées auprès des publics, comme autant d’invitations à repenser, dans la ville même, notre rapport à l’avenir immédiat.
Ibai Hernandorena (1975) vit et travaille à Paris-Pantin ; il est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy (2000). La ville, ses paysages, son architecture et ses temporalités, constituent le cœur de sa réflexion artistique. Il s’intéresse plus particulièrement à la notion de modernité, aux utopies qu’elle engendre et à leur évanouissement à travers les époques. Il a été résident du programme de recherche de la Villa Arson (2013-2015) et de la Fondation Tapies à Barcelone (2017). Ibai Hernandorena a également été lauréat de plusieurs commandes publiques en France, (Marseille 2018, Paris-St Denis 2014, Grenoble 2011, Eyguières 2011). Il travaille actuellement à un projet Nouveaux commanditaires, parrainé par la Fondation de France. Son travail a été présenté au MAK Center à Los Angeles 2013, à la Galerie Laurence Bernard à Genève 2015, à APAP 2010 à Anyang en Corée du-Sud, au Retina film festival à Rome 2014, à la Villa Arson à Nice (commissaire Mathieu Mercier) 2015, au Palais de Tokyo à Paris 2016, à la galerie sin-titulo avec le Frac PACA 2016, à Evento Bordeaux (commissaire Michelangelo Pistoletto) 2011 et à Nuit Blanche Paris 2010.
NML (1994) vit et travaille entre Paris et Bruxelles ; elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy. Au travers de l’écriture, de la photographie et de la vidéo, son travail artistique explore les identités individuelles et leurs complexités en s’appuyant sur une poétique du décloisonnement. Par l’épuisement du mot, du sens et de l’image, elle met en jeu des réalités individuelles qui bien que communément admises, peinent à trouver place dans l’imaginaire collectif. Ses créations cherchent à étendre les processus d’identification à des figures inattendues et se font l’écho de problématiques contemporaines liées au genre, à la classe sociale, à l’afro descendance et la privation de libertés. Son travail a été présenté en 2020 à la galerie Rabouan Moussion (Paris), au Pointculture Louvain-la-Neuve et au Pointculture Bruxelles (Belgique).
Mickey Pujolar Leray (1991) vit et travaille à Paris ; il est diplômé de l’Ecole Nationale d’Arts de Paris Cergy (2020). Une expérience fondatrice auprès de l’artiste zimbabwéen Gareth Nyandoro, ainsi que deux années de résidence à Londres (Central Saint Martins College of Art and Design) l’ont conduit à développer un travail de peinture expérimental proche de la sculpture, évoluant entre abstraction et figuration. Il développe dans son œuvre le concept de « vegetalism » au sein d’une réflexion sur les rapports qu’entretiennent les humains à leur environnement naturel. Son travail a été présenté au CCR93 en 2019 (Aubervilliers), en 2018 à la Tate Modern (Londres), en 2018 au Centquatre (Paris), à la FIAC (Paris), en 2017 à Central Saint Martins (Londres) et en 2014 à la Maison des Ensembles (Paris).